À quel âge pourra-t-on partir à la retraite en 2025 ?

Avec la réforme des retraites adoptée en 2023, l’âge légal de départ à la retraite sera progressivement relevé à 64 ans d’ici 2030, contre 62 ans auparavant. En 2025, l’âge légal sera de 63 ans pour les actifs nés à partir de 1961. Toutefois, certaines dérogations subsistent : les carrières longues peuvent permettre un départ anticipé, notamment si vous avez commencé à travailler tôt, dès 16 ou 17 ans.

Par ailleurs, le critère central pour bénéficier d'une retraite à taux plein reste la durée de cotisation. Pour la génération née après 1973, il faudra totaliser 43 années de cotisations, soit 172 trimestres, pour obtenir une pension complète, quel que soit votre âge de départ.

Comment se calcule la pension de retraite ?

Le calcul des pensions de retraite varie largement en fonction de votre statut (secteur privé, public, indépendant). Pour les salariés du privé, le système repose sur deux régimes principaux :

  • Le régime de base, géré par l’Assurance retraite, calcule la pension sur la base des 25 meilleures années de revenu, avec une limite à 50 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS).
  • Le régime complémentaire, géré par l’Agirc-Arrco, fonctionne sur un système de points. Chaque euro cotisé équivaut à un certain nombre de points qui déterminent le montant final de la pension.

Dans le secteur public, le calcul s’appuie sur les six derniers mois de rémunération (hors primes), multipliés par le coefficient de liquidation et la durée de services effectifs.

L’un des enjeux majeurs reste l’anticipation. Vérifiez régulièrement votre relevé de carrière via le service en ligne Info-Retraite afin de détecter d’éventuelles anomalies.

Droits à la santé et à la Sécurité sociale pour les retraités

L’accès à des soins de qualité reste une priorité pour les retraités. Une fois à la retraite, vous continuez de bénéficier de la couverture offerte par l’Assurance maladie. En revanche, la souscription à une complémentaire santé devient souvent indispensable, notamment en raison des restes à charge plus élevés pour les lunettes, les soins dentaires, ou l’audition.

Les retraités à faibles revenus peuvent demander les aides suivantes :

  • La Complémentaire Santé Solidaire (CSS) remplace la CMU-C et ACS. Elle permet une prise en charge quasi-totale des frais de santé.
  • Le crédit d’impôt pour les cotisations des mutuelles est une aide financière supplémentaire pour réduire les charges personnelles.

Cumul emploi-retraite : Que dit la loi ?

Le cumul emploi-retraite, longtemps encadré par des règles strictes, s'est assoupli ces dernières années. En 2025, si vous avez déjà liquidé vos droits à la retraite à taux plein, vous pouvez cumuler intégralement une pension et un revenu d’activité sans restrictions.

Dans le cas contraire, votre total (retraite + salaire) sera plafonné à 160 % du SMIC ou au dernier salaire perçu avant le départ. Notez également que reprendre une activité après avoir liquidé sa retraite ne génère pas de nouveaux droits, sauf pour des activités indépendantes (dans certains cas).

Les aides sociales disponibles pour les retraités à faibles revenus

Les retraités les plus modestes ont accès à plusieurs dispositifs :

  • L'Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) : Cette aide garantit un minimum de ressources (1 177,32 € par mois pour une personne seule en octobre 2023).
  • Aides au logement : Les retraités peuvent bénéficier de l’APL (pour les locataires) ou de l’Allocation de logement sociale.
  • Aides des collectivités locales : Certaines régions et municipalités proposent des cartes de transport, des chèques énergie, ou des aides spécifiques pour les seniors.

Carrière hachée : Comment faire valoir ses droits ?

Si vous avez eu une carrière marquée par des interruptions (chômage, congés parentaux, expatriation, etc.), plusieurs dispositifs permettent de compléter vos droits :

  • Validation des trimestres assimilés : Certaines périodes comme le chômage ou le congé maternité augmentent votre total de trimestres.
  • Racheter ses trimestres : Il est possible de "racheter" jusqu’à 12 trimestres manquants, bien que cette démarche soit onéreuse.
  • L’allocation vieillesse des parents au foyer (AVPF) : Accessible aux personnes ayant interrompu leur carrière pour élever des enfants.

Pour faciliter la prise en compte de votre situation, faites appel à un conseiller retraite ou aux services sociaux des caisses concernées.

Et si une erreur s’est glissée dans le calcul de votre pension ?

Les erreurs administratives ne sont pas rares dans les calculs de pension. En cas d’anomalie détectée, adressez un courrier recommandé à votre caisse de retraite, accompagné de justificatifs (bulletins de salaire, contrats de travail). Si la réponse reçue est insatisfaisante, une nouvelle étape consiste à contacter la Commission de Recours Amiable (CRA). Si le litige persiste, un recours auprès du tribunal judiciaire peut être envisagé.

Des exonérations fiscales spécifiques pour les retraités

Les retraités bénéficient de plusieurs allègements fiscaux :

  • Exonération ou réduction de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les pensions modestes.
  • Abattement de 10 % pour frais professionnels sur les pensions déclarées à l’impôt.
  • Possibilité de déduction des frais d’hébergement en EHPAD sous certaines conditions.

Votre situation peut également vous permettre de bénéficier d’avantages locaux, comme une exonération de la taxe foncière pour les seniors sous conditions de ressources.

Même droits dans le public et le privé ?

Les grands principes du départ à la retraite sont similaires dans le public et le privé, mais certaines disparités persistent :

  • Les salariés du public bénéficient souvent de régimes plus favorables, notamment en matière d’années prises en compte.
  • La pension des fonctionnaires est exclusivement financée par l’État, tandis que celle du privé repose sur des cotisations salariales et patronales.

Quels recours en cas de litige avec votre caisse de retraite ?

Pour toute contestation, commencez par adresser une demande à votre caisse de retraite. En cas d’absence de réponse ou de désaccord persistant, l’étape suivante est de saisir la Commission de Recours Amiable (CRA). Enfin, une issue contentieuse peut être portée devant le tribunal si nécessaire.

Pour limiter les litiges, pensez à anticiper vos démarches et à rassembler en amont tous les éléments qui composent votre carrière.

Un système perfectible mais protecteur

Si le système de retraite français est parfois complexe, il demeure l’un des piliers du modèle social. Cependant, comprendre vos droits et connaître les dispositifs existants est essentiel pour profiter pleinement de cette nouvelle phase de vie. Et n’oubliez jamais, la retraite n’est pas une fin, mais un nouveau chapitre à écrire, encore et toujours.

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