Maintenant que les bases sont posées, faisons un comparatif précis des droits et des réalités pour les retraités des deux secteurs.
1. L’âge légal et les règles de décote
Que vous soyez du public ou du privé, l’âge légal de départ à la retraite est actuellement fixé à 62 ans (prochainement relevé à 64 ans avec la réforme en vigueur en 2027). Toutefois, les carrières longues, les métiers pénibles ou les cas particuliers (invalide, handicap, etc.) permettent parfois un départ anticipé.
Pour éviter une décote, les fonctionnaires et les salariés doivent totaliser un nombre minimum de trimestres, qui dépend de l’année de naissance. En cas de trimestres manquants, une pénalité dite « décote » est appliquée. Cependant, les règles de décote pour les agents publics diffèrent légèrement et peuvent être moins contraignantes, notamment pour les professions spécifiques comme les militaires ou les enseignants.
2. Les primes : un élément déterminant
Dans le privé, toutes les rémunérations (y compris salaires, primes, heures supplémentaires) sont prises en compte pour le calcul des droits à la retraite.
Dans le public, ce n’est pas le cas. Les primes, parfois conséquentes chez certains agents, ne rentrent pas dans le calcul de la pension issue du régime principal des fonctionnaires. Pour pallier cet inconvénient, un régime additionnel a été créé : la Retraite Additionnelle de la Fonction Publique (RAFP), qui fonctionne également par points. Néanmoins, les montants perçus via la RAFP sont souvent bien inférieurs aux compléments issus de l’Agirc-Arrco côté privé.
3. La réversion : plus ou moins avantageuse ?
Un autre chapitre clé à comparer concerne les pensions de réversion, versées au conjoint survivant après le décès d’un retraité. Dans les deux secteurs, les règles de réversion existent, mais les conditions diffèrent :
- Dans le régime général, la réversion est accessible sous conditions de ressources, ce qui peut en exclure certains bénéficiaires potentiels.
- Pour les fonctionnaires, les pensions de réversion sont versées sans condition de revenus à condition que le mariage ait duré un an au minimum avant le décès.