1. La sécurité sociale : un pilier de la retraite

Lorsqu'on arrête de travailler, on reste rattaché au régime général de la sécurité sociale pour l'assurance maladie, à condition d'avoir cotisé pendant sa vie active. Le statut de retraité n’empêche pas de bénéficier des droits fondamentaux en termes de prise en charge des frais de santé.

Les remboursements de soins

Comme pour tous les assurés, la sécurité sociale rembourse une part des frais médicaux, selon la base de remboursement fixée pour chaque acte. Par exemple :

  • 70 % pour une consultation chez un médecin généraliste ou spécialiste dans le parcours de soins coordonnés.
  • 80 % pour une hospitalisation dans un établissement public ou conventionné.
  • 100 % pour certains dispositifs médicaux ou actes liés à des affections de longue durée (ALD), notamment pour les patients souffrant de maladies chroniques.

En revanche, les dépassements d’honoraires et le ticket modérateur doivent être couverts par une complémentaire santé, votre « mutuelle ». Et là encore, il est crucial de choisir une formule adaptée à vos besoins.

Les droits pour les retraités expatriés

Vous vivez à l’étranger tout en percevant une pension française ? Vous conservez vos droits à la sécurité sociale, mais les conditions de prise en charge changent selon votre situation et le pays de résidence. Si vous restez dans l’Union européenne, l’accès aux soins est facilité via la carte européenne d’assurance maladie (CEAM), tandis que dans d'autres pays, des conventions bilatérales peuvent couvrir certains traitements.

2. La complémentaire santé, un choix stratégique pour les retraités

Passer à la retraite signifie aussi perdre l'accès à la complémentaire santé d’entreprise dont vous bénéficiez en tant que salarié. Pourtant, à ce stade de la vie, vos besoins médicaux peuvent augmenter. Souscrire une mutuelle adaptée, conçue spécialement pour les seniors, est donc crucial. Quelles options s’offrent à vous ?

Conserver temporairement sa mutuelle actuelle grâce à la portabilité

Si vous quittez une entreprise, vous pouvez continuer à bénéficier de votre mutuelle collective pendant 12 mois maximum, sans augmentation de tarif. Ce dispositif est connu sous le nom de portabilité des droits. À terme, il faudra cependant envisager une offre individuelle pour les retraités.

Les mutuelles spécifiques pour seniors

Sur le marché, de nombreuses complémentaires santé ciblent les plus de 60 ans. Elles proposent généralement des couvertures optimisées pour :

  • Les frais d’optique (verres progressifs, montures).
  • Les prothèses auditives.
  • Les soins dentaires (implants, prothèses).

Cependant, toutes ces garanties ont un prix. En 2023, le coût moyen d’une mutuelle senior avoisinait les 1200 euros annuels, soit une dépense importante. Heureusement, les retraités modestes peuvent bénéficier d’aides spécifiques.

3. Les aides accessibles pour les retraités modestes

Lorsque le budget devient serré et que les frais de santé pèsent lourd, des dispositifs existent pour alléger la facture. En voici les principaux.

La Complémentaire Santé Solidaire (CSS)

Anciennement appelée CMU-C, la Complémentaire Santé Solidaire est réservée aux ménages à faibles revenus. Elle permet de bénéficier d’une prise en charge à 100 % des dépenses médicales, sans avance de frais. Vous pourriez être éligible si vos revenus ne dépassent pas un certain plafond (par exemple, environ 961 euros par mois pour une personne seule en 2023).

Les aides des caisses de retraite

Les caisses de retraite ne se limitent pas au versement de vos pensions. Certaines proposent des aides financières pour vos soins ou vos équipements (aides auditives, lunettes, etc.). Par exemple, l’Assurance retraite propose un service d’action sociale permettant d'accompagner les retraités en difficulté.

Les exonérations de franchise médicale

Les patients bénéficiant de l’exonération liés aux ALD ou âgés de plus de 85 ans peuvent également être dispensés de certaines franchises médicales (comme celles appliquées sur les médicaments).

4. Les démarches à connaître pour faire valoir ses droits

Avoir des droits, c’est bien, mais savoir comment les activer est tout aussi essentiel. Voici quelques conseils pratiques pour ne pas passer à côté de vos aides.

Créer et gérer votre compte en ligne

La plupart des démarches se simplifient grâce aux services numériques. En créant un compte sur ameli.fr, vous pouvez suivre vos remboursements, déclarer un médecin traitant ou télécharger vos attestations. Ce compte est votre meilleur allié pour une gestion efficace.

Demander des simulations

N’hésitez pas à consulter les simulateurs mis à disposition par des organismes comme la sécurité sociale ou les mutuelles complémentaires. Ils permettent d’évaluer vos droits et d’identifier les aides qui pourraient alléger vos dépenses.

Se tourner vers les associations et les points d’information

De nombreuses associations (comme France Assos Santé) ou des CLIC (centres locaux d’information et de coordination) offrent gratuitement des conseils pour vous orienter dans vos démarches. N’hésitez pas à en profiter, surtout si vous vous sentez perdu face aux formalités.

Et après ? Garder un œil vigilant sur l’évolution des dispositifs

Les lois et dispositifs en matière de santé évoluent régulièrement. D’ici à 2024, plusieurs réformes pourraient encore impacter les retraités, notamment sur les remboursements des complémentaires santé. Pour cela, restez attentifs aux débats parlementaires et aux annonces du gouvernement via des médias sérieux comme Le Monde ou France Info.

En définitive, la protection sociale française garantit aux retraités des droits solides face aux aléas de la santé. Mais pour en tirer pleinement profit, il est crucial d’anticiper ses besoins, de bien connaître les démarches et de s’informer sur les options les plus adaptées. Alors, prêt(e) à agir pour votre avenir médical ? Vous n’êtes jamais trop informés pour prendre soin de vous et de votre santé !

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